Le Baromètre des DAF* 2025, présenté lors d’un Webinar 15-15 organisé par ABV Group, met en lumière les grandes dynamiques à l’œuvre dans la fonction finance. Si les priorités traditionnelles restent bien ancrées, de nouvelles attentes émergent : rationalisation des processus, anticipation des risques, et adoption progressive de l’intelligence artificielle.

Thierry ARTAUD, le Directeur Administratif et Financier de Saint-Gobain Nordique et Baltiques, invité du webinar, a partagé son expérience du terrain et réagi en direct aux résultats de l’étude. Ses commentaires offrent un éclairage sur les tendances observées.

LES ENTREPRISES CIBLENT PERFORMANCE ET CROISSANCE

En 2025, les entreprises interrogées placent en tête de leurs priorités :

• La croissance du chiffre d’affaires,
• La maîtrise des coûts,
• L’amélioration de la performance opérationnelle.

La croissance reste essentielle, mais elle doit être accompagnée d’une gestion rigoureuse des ressources. On ne peut plus se permettre d’opposer performance et rentabilité, souligne le DAF de Saint-Gobain Nordique et Baltiques.

Cette vision traduit un besoin de rééquilibrage : aller plus vite, mais mieux.

LA FONCTION FINANCE SE TRANSFORME PAR LES PROCESSUS

Du côté des directions financières, la grande nouveauté du Baromètre 2025 est la priorité accordée à l’amélioration des processus de gestion. Citée par 37 % des répondants, elle devance désormais la génération de cash (33 %) et le contrôle des coûts (31 %).

Ces résultats reflètent bien ce que nous vivons. L’époque du pilotage uniquement basé sur le cash est révolue, mais cash is king !. Nous cherchons à structurer, à fiabiliser, à créer des modèles durables, commente le DAF.

Autre enseignement fort : la maîtrise des risques, qui bondit dans le classement des priorités. Une évolution directement liée à l’incertitude économique et géopolitique mondiale.

DES AMBITIONS FREINÉES PAR DES CONTRAINTES FORTES

Malgré cette volonté de transformation, les DAF se heurtent à des freins structurels. Le Baromètre met en avant trois obstacles majeurs :

• Le manque de temps disponible (37 %),
• L’environnement réglementaire et fiscal (29 %),
• L’anticipation des ressources (23 %).

Il y a une vraie différence entre les objectifs stratégiques et les réalités opérationnelles. Le quotidien opérationnel prend souvent le pas sur le moyen terme, surtout quand la complexité administrative augmente, partage le DAF de Saint-Gobain Nordique et Baltiques.

UNE CARTOGRAPHIE DES RISQUES EN MUTATION

Les délais de règlement clients arrivent en tête des préoccupations pour 27 % des DAF, un signal fort dans un contexte de tension sur la trésorerie. Le contexte géopolitique, les projets informatiques, le climat social et la cybersécurité complètent le tableau des risques perçus.

Le risque client est devenu central. C’est un point que l’on surveille au quotidien, même dans des grands groupes. La solidité des partenaires, ce n’est plus une évidence, observe-t-il.

IA : UNE PROMESSE QUI DEMANDE ENCORE À SE CONCRÉTISER

L’intelligence artificielle est identifiée comme un levier d’avenir, mais encore peu exploitée. Les cas d’usage envisagés concernent :

• L’automatisation des reportings,
• L’analyse financière et prévisionnelle,
• La conformité réglementaire.

Mais seuls 39 % des répondants estiment aujourd’hui que l’IA est utile dans leur fonction.

Il y a encore beaucoup de prudence. L’IA sera un atout à terme, mais il faut que les outils soient robustes, et surtout que les équipes soient formées à les exploiter pleinement, estime le DAF.

UNE FONCTION À LA CROISÉE DES CHEMINS

Le Baromètre des DAF* 2025 dessine une fonction finance en transformation : plus stratégique, plus technologique, mais toujours confrontée à des contraintes fortes. Les DAF doivent concilier rigueur opérationnelle et pilotage de la transformation.

Nous devons être les garants de l’équilibre, mais aussi les facilitateurs du changement. C’est cette double exigence qui rend la fonction passionnante — et exigeante, conclut le DAF de Saint-Gobain Nordique et Baltiques.